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Appel à contribution – équité algorithmique
Regards sur la fairness dans le machine learning
Coordination Bilel Benbouzid (UMLV)
Coordination Bilel Benbouzid (UMLV)
S’il est aujourd’hui facilement admis que les données ne sont pas données, mais construites par des institutions et des personnes dans des contextes spécifiques, il est alors tout aussi simple d’admettre que les systèmes décisionnels reposant sur des procédures d’apprentissage statistique reproduisent les mécanismes sociaux de production des données. Ainsi, avec l’irruption du « machine learning » dans le débat public, la notion de « biais statistiques » a pris une tournure politique.
Suite aux nombreuses dénonciations sur les biais algorithmiques et les inégalités sociales qui leur sont associées dans les processus décisionnels, l'intérêt pour la notion d’équité (fairness) dans le domaine du machine learning s'est accru ces cinq dernières années. L’abondante littérature scientifique sur ce sujet rend compte d’un grand nombre de métriques concurrentes de l’équité.
Alors que les informaticiens et les statisticiens orientent leurs recherches vers des méthodes d’optimisation mettant en tension des contraintes de précision et de justice sociale et, plus récemment, s’inspirent de l’approche de la théorie du mechanism design en micro-économie, les chercheurs en sciences sociales s’accordent plutôt sur le fait que, n’existant pas de solution optimale pour mesurer l’équité statistique d’un modèle, le problème de l’atténuation des biais dans les décisions algorithmiques ne peut pas se limiter à une tâche technique.
L’équité algorithmique est indissociablement cognitive et politique : elle ne peut être produite qu’en mêlant le travail cognitif du data scientist à des débats sur les contextes sociaux auxquels les décisions algorithmiques prennent part. C’est cette double opération de moralisation des mathématiques et de mathématisation de la morale qui motive un projet de numéro spécial de la revue Statistique et Société.
Dans ce numéro, nous souhaiterions apporter des éléments d’éclairage sur les débats autour du fair machine learning. Le numéro pourrait accueillir des articles de genres et disciplines variés, à la fois selon une entrée théorique, méthodologique ou empirique, avec par exemple des études de cas concrets dans une perspective de sociologie de la quantification (santé, justice, police, systèmes de recommandation de contenus, etc.).
Calendrier :
Les auteurs intéressés doivent soumettre leur intention de contribution au secrétariat Statistique et Société (contribution-statsociete@framalistes.org) ainsi qu’au coordinateur du numéro (bilel.benbouzid198@gmail.com) avant le 15 juillet 2021. Pour les intentions retenues, les contributions établies en respectant les normes de la revue (http://statistique-et-societe.fr/about/submissions) seront à remettre le 15 décembre 2021.
Lauréat.e.s de la 3e Édition du prix Alain Desrosières
Groupe Histoire de la statistique, des probabilités et de leurs usages
Pour cette troisième édition, le jury du prix Alain Desrosières a reçu 16 candidatures parmi lesquelles il a retenu trois lauréat·e·s :
• Aude Danieli pour un extrait de sa thèse : « Des contrats à forfait au compteur électronique (1880-2004) »
• Quentin Dufour pour un extrait de sa thèse : « L’objectivation comptable de l’économie nationale Enquête sur la fabrique du PIB et des comptes nationaux français »
• Pauline Hervois pour un extrait de sa thèse : « Le recensement des infirmes en France de 1851 à 1876 : de la mise en place à la remise en cause »
Ces trois personnes publieront un article dans un dossier spécial de la revue Statistique et société.
Parmi ces lauréat·e·s, le jury a décerné le premier prix à Pauline Hervois. Elle a reçu ce premier prix le vendredi 18 décembre en clôture de la journée d'études sur « Les statistiques des empires. Compter, classer, connaître et dominer » organisée par Emmanuelle Sibeud et Béatrice Touchelay.
Composition du jury :
Cécile Brousse (Présidente)
Thomas Amossé, Michel Armatte, Fabrice Bardet, Isabelle Bruno, Roser Cussó, Emmanuel Didier, Jean-Jacques Droesbeke, Léo Gerville-Réache, Florence Jany-Catrice, Stéphane Jugnot, Dominique Ladiray, Gérard Lang, Cécile Lefèvre, Élisabeth Morand, Gaël de Peretti, Ingrid Rochel, Éric-André Sauleau, Béatrice Touchelay, Loup Wolff
Appel à candidature pour la 3e Édition du prix Alain Desrosières
Groupe Histoire de la statistique, des probabilités et de leurs usages
Par sa curiosité scientifique insatiable, par la vigilance et la rigueur scientifique à laquelle il invitait, Alain Desrosières (18 avril 1940 – 15 février 2013) a initié une nouvelle approche sociologique de la statistique et de la quantification. Le réseau de chercheurs en sciences humaines et sociales qu’il est parvenu à constituer souhaite développer cette approche et les réseaux qui la portent, c’est pourquoi ils ont lancé ce prix en 2016.
Le prix Alain Desrosières vise à distinguer un travail inédit (mémoire ou rapport), un ouvrage publié, un article conséquent, écrit en français, réalisé récemment qui place la statistique, ou plus largement la quantification, au coeur de l’analyse sociologique (toutes les disciplines de sciences sociales pouvant être mobilisées) et qui éclaire les processus politiques de conception, de production et de diffusion des chiffres, ses acteurs, ses enjeux, ses effets et ses usages avec le recul auquel invitait Alain Desrosières. Il récompensera en priorité un-e jeune auteur-e ou chercheur-e (thèse soutenue depuis moins de 3 ans et au plus tard le le 29 février 2020, élève en Master, etc.), sans exclusive en matière de discipline académique (histoire, sociologie, statistique, science politique, ethnologie, etc.). Afin de comparer des travaux de même dimension, les personnes qui souhaitent présenter des travaux en lien avec leur thèse ou leur mémoire de Master devront choisir le chapitre le plus en adéquation avec la philosophie des travaux que l’on souhaite primer, accompagné de l’introduction générale de la thèse (respectivement du Master) et de son sommaire ou rédiger l’équivalent d’un article montrant les liens avec ce thème.
Pour sa troisième édition, ce prix d’un montant de 1 000 euros sera remis lors du colloque « Puissance et impuissance du nombre » co-organisé par l’Académie royale de Bruxelles et le groupe Histoire de la statistique, des probabilités et de leurs usages de la Société Française de Statistique (SFdS) le 13 octobre 2020 à Bruxelles.
Les personnes souhaitant candidater peuvent envoyer le travail qu’elles soumettent au concours en format PDF ou équivalent à prixalaindesrosieres@gmail.com jusqu’au 29 février 2020. Tout complément d’information peut vous être fourni à cette adresse mail.
Pour cette troisième édition, le jury sera présidé par Cécile Brousse.