Événements passés



Les publics de la mise en nombre
20 octobre 2023 – ENS Jourdan salle R2-01 & en ligne

Nous avons le plaisir de vous convier à la journée d'études "Les publics de la mise en nombre", qui aura lieu le 20 octobre prochain à l'ENS Jourdan (Paris) et en ligne. Vous en trouverez le programme ci-dessous.
L'inscription est fortement recommandée (par mail à laurene.lecozanet@ehess.fr et antoine.hardy@scpobx.fr) en indiquant si vous souhaitez obtenir un lien de connexion.

Bien cordialement,
Laurène Le Cozanet
Max Weber Fellow - IUE
CEMS - EHESS


Programme (à télécharger)

9h-9h15 Introduction par le comité d'organisation - Antoine Hardy et Laurène Le Cozanet

9h15-10h Keynote
Noortje Marres (University of Warwick, CIM)
« What science for existential publics?
A social study of independent expert advice during the Covid emergency in the UK »


10h-11h15 Publics imaginés, publics effectifs I. Partager les données
Lucie Delias et Sarah Labelle (Université Paul Valéry Montpellier 3, Lerass)
« Les publics des données ouvertes gouvernementales : une approche info-communicationnelle »
Camille Beaurepaire (Insee, CMH) et Martine Heudron (Insee)
« Les publics internationaux de la statistique coloniale – exploration des fonds de la bibliothèque Alain Desrosières de l’Insee »
Fanny Malègue (EHESS, Cena/Mondes Américains, Ined)
« La circulation des chiffres des recensements coloniaux »

Pause

11h30-12h45 Publics imaginés, publics effectifs II. Anticiper les publics
Théo Régniez (Université Paris Dauphine, Irisso)
« Prévoir l’économie à l’Assemblée : “usages argumentatifs” et instrumentalisations de la mise en nombre de la situation économique »
Malik Hamila (EHESS-ENS, CMH)
« Pour qui mesure-t-on la diversité dans les entreprises ? Les publics de la mise en nombre comme analyseur de la managérialisation de la cause de la mesure des inégalités ethno-raciales dans les organisations »
Tristan Duverné (EHESS & ENS-PSL, Lap)
« Le ciblage des publics par les agences d’influence : étude de la mise en nombre des influencers et de leur communauté »

Pause déjeuner

14h-15h15 Des publics commanditaires
Juliette Piketty-Moine (Inrae, Cesear)
« Compter pour savoir ou compter pour agir ? Relations marchandes et comptabilité carbone des entreprises »
Stéphanie Barral (Inrae, Lisis) et Rémy Petitimbert (Scop ExtraCité)
« L’étude d’impact et ses publics, Quantification, conflits d’intérêt et jeux d’influence dans l’action publique environnementale »
Josua Gräbener (Observatoire de l’alpha-FLE en Wallonie & Ceraps)
« Le bailleur, le partisan et le collègue : ressorts et effets de l'empilement des publics de la mise en nombre des analphabètes en Wallonie »

Pause

15h25-16h40 L’enrôlement des publics
Marine Boisson (Mines-PSL, CSI)
« Un public choisi : la constitution d’un forum hybride dans la mise en qualité des données du Covid »
Yves Mirman (CNRS, Triangle & Sciences Po Aix-en-Provence, Mesopolhis)
« Faire la preuve du nombre pour se recomposer dans la lutte : la cause des disparus au Liban (2011-2018) »
Jean-Baptiste Garrocq (Sciences Po, Medialab)
« Ré-imaginer le public pour mieux le gouverner ? Le cas des institutions françaises de surveillance de la qualité de l’air »

Pause

16h50-18h05 Que fait la réception aux publics ?
Félicien Pagnon (Kedge Business school)
« Un rapport public à destination de la statistique publique : quand les économistes de la commission Stiglitz-Sen-Fitoussi s’adressent aux statisticiens de l’Insee et de l’OCDE »
Olivier Martin (Université Paris Cité, Cerlis)
« Les cultures ordinaires du chiffre : analyse “par le bas” des pratiques d’utilisation et de production des quantifications »
Anaïs Bonanno (FO/Ires & Triangle)
« Une inspection du travail efficace pour qui ? Analyse de la réception d’une mise en nombre sélective de l’activité »

18h05-18h30 Conclusions
Alexandra Bidet (CNRS, CMH), Antoine Hardy et Laurène Le Cozanet.

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Appel à contribution – équité algorithmique
Regards sur la fairness dans le machine learning
Coordination Bilel Benbouzid (UMLV)


S’il est aujourd’hui facilement admis que les données ne sont pas données, mais construites par des institutions et des personnes dans des contextes spécifiques, il est alors tout aussi simple d’admettre que les systèmes décisionnels reposant sur des procédures d’apprentissage statistique reproduisent les mécanismes sociaux de production des données. Ainsi, avec l’irruption du « machine learning » dans le débat public, la notion de « biais statistiques » a pris une tournure politique.

Suite aux nombreuses dénonciations sur les biais algorithmiques et les inégalités sociales qui leur sont associées dans les processus décisionnels, l'intérêt pour la notion d’équité (fairness) dans le domaine du machine learning s'est accru ces cinq dernières années. L’abondante littérature scientifique sur ce sujet rend compte d’un grand nombre de métriques concurrentes de l’équité.

Alors que les informaticiens et les statisticiens orientent leurs recherches vers des méthodes d’optimisation mettant en tension des contraintes de précision et de justice sociale et, plus récemment, s’inspirent de l’approche de la théorie du mechanism design en micro-économie, les chercheurs en sciences sociales s’accordent plutôt sur le fait que, n’existant pas de solution optimale pour mesurer l’équité statistique d’un modèle, le problème de l’atténuation des biais dans les décisions algorithmiques ne peut pas se limiter à une tâche technique.

L’équité algorithmique est indissociablement cognitive et politique : elle ne peut être produite qu’en mêlant le travail cognitif du data scientist à des débats sur les contextes sociaux auxquels les décisions algorithmiques prennent part. C’est cette double opération de moralisation des mathématiques et de mathématisation de la morale qui motive un projet de numéro spécial de la revue Statistique et Société.

Dans ce numéro, nous souhaiterions apporter des éléments d’éclairage sur les débats autour du fair machine learning. Le numéro pourrait accueillir des articles de genres et disciplines variés, à la fois selon une entrée théorique, méthodologique ou empirique, avec par exemple des études de cas concrets dans une perspective de sociologie de la quantification (santé, justice, police, systèmes de recommandation de contenus, etc.).

Calendrier :

Les auteurs intéressés doivent soumettre leur intention de contribution au secrétariat Statistique et Société (contribution-statsociete@framalistes.org) ainsi qu’au coordinateur du numéro (bilel.benbouzid198@gmail.com) avant le 15 juillet 2021. Pour les intentions retenues, les contributions établies en respectant les normes de la revue (http://statistique-et-societe.fr/about/submissions) seront à remettre le 15 décembre 2021.
Atelier "Un siècle de Fisher"
Analyse de Variance et études d’héritabilité de la publication de The correlation between relatives… à nos jours
Workshop pluridisciplinaire pour une analyse critique d’un texte fondateur


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les jeudi 12 et vendredi 13 septembre 2019
Institut de Biologie de l’Ecole Normale Supérieure, 46 rue d’Ulm, 75005 Paris
Salle Favard


En 1918, Ronald Fisher publie dans les Transactions of the Royal Society of Edinburgh, un article intituté : XV.—The correlation between relatives on the supposition of Mendelian inheritance (52:499-533). En dépit d’un titre qui peut sembler aujourd’hui énigmatique, le travail qu’il présente va connaître une postérité remarquable. Cent après sa publication, cet article reste très souvent cité… le nombre de citations annuelles continue même d’augmenter [1]. Les innovations qu’il contient continuent de jouer un rôle important dans de nombreux domaines, aux premiers rangs desquels les statistiques et la génétique – évolutive, végétale, animale et humaine.

En effet, deux innovations majeures sont généralement mises au crédit de ce texte :

1. Il fonde l’analyse des causes de variabilité d’un phénomène sur une décomposition de la variance.

2. Il attribue la variation d’un caractère continu (dans le texte de Fisher il s’agit de la taille humaine) aux effets individuellement faibles d’un grand nombre de « facteurs mendéliens » (modèle dit « polygénique »).

La postérité de cet article tient également à la place que l’historiographie de la génétique lui a réservée : l’intervention qui permit la clôture (Provine, 1971) de la controverse scientifique qui opposait, en Grande Bretagne, depuis plus d’une décennie, les « biométriciens » (emmenés par Karl Pearson) aux « mendéliens » (William Bateson in primis) et qui semait le trouble parmi les eugénistes britanniques, en pleine mobilisation pour convaincre les responsables politiques britanniques du bien fondé de leurs inquiétudes.

Cent ans après sa publication, cet article et les innovations qu’il contient occupent également une place centrale dans une série de controverses scientifiques, dont certaines ont des résonnances sociétales importantes : usages de la mesure d’héritabilité, « gènes de l’intelligence », etc. Ces controverses se sont également traduites par de fortes oppositions à l’intérieur de différents champs scientifiques concernant le niveau de simplification acceptable dans un travail de modélisation du vivant et des transmissions intergénérationnelles. En dépit de tout ceci, on ne compte plus le nombre de travaux publiés dans les plus grandes revues scientifiques qui utilisent le modèle polygénique (ou ses évolutions), sans discussion aucune. Les outils de modélisation proposés par Fisher sont utilisés avec une telle fréquence et de manière tellement systématique, qu’ils ont développé une réelle polyvalence. Utilisés de manière routinière, ils sont en quelque sorte devenus invisibles et ont simultanément acquis une forte « robustesse sociale » : on peut les mobiliser dans différents contextes, sans avoir à justifier de leur utilisation. Leur usage va tellement de soi que le travail de modélisation et les hypothèses qui le sous-tendent ne sont plus véritablement perçus. Les critiques sont difficiles et souvent confinées à des espaces scientifiques dont les débats ne sont que rarement médiatisés. L’émergence d’alternatives est compliquée par la position hégémonique du modèle. Ce dernier impose pourtant des contraintes fortes sur les cadres de pensées et les formes de raisonnement des chercheurs, qui ne sont pas sans conséquences sur les évolutions des disciplines concernées et sur les effets sociaux des savoirs produits.

Alors que la production de Big Data et les enjeux conceptuels autour de leur analyse mobilisent de plus en plus de chercheurs dans les sciences de la vie et en biomédecine, cet atelier propose de profiter du centenaire de la publication de cet article pour mener une réflexion pluridisciplinaire associant des chercheurs en sciences sociales (philosophie, histoire et sociologie des sciences) et des chercheurs en génétique issus de différents domaines (évolutive, animale, végétale, humaine).

Notre projet est de revenir au texte en croisant des travaux socio-historiques sur les conditions de sa production, sur sa trajectoire et celles des outils qu’il a proposés et des analyses sur ses usages actuels – y compris son « évitement » lorsque le texte est convoqué sans confrontation précise avec son contenu – et les controverses qu’il peut susciter. L’ambition de ce travail est ainsi de dégager un espace de discussion critique et innovant, informé des développements les plus récents dans les différents domaines mis à contributions : génétique évolutive, génétique humaine, histoire et sociologie des sciences.

[1] Google scholars recense ainsi 4524 citations depuis 1978 – le nombre de citations annuelles a quasiment quadruplé entre 1991 et 2018.

La participation à l'atelier est gratuite mais l'inscription est obligatoire.

Renseignements (programme et inscription) sur le site : https://1siecledefisher.sciencesconf.org/

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Histoires d'enquêtes statistiques à l'occasion de la 2e édition du Prix Alain Desrosières
le jeudi 22 novembre 2018 (9h00-17h30)
Institut Henri Poincaré, 11 Rue Pierre et Marie Curie, 75005 Paris - Amphithéâtre Hermite

Par sa curiosité scientifique insatiable, par la vigilance et la rigueur scientifique à laquelle il invitait, Alain Desrosières (18 avril 1940 - 15 février 2013) a initié une nouvelle approche sociologique de la statistique et de la quantification. Le réseau de chercheurs en sciences humaines et sociales qu’il est parvenu à constituer souhaite développer cette approche et les réseaux qui la portent, c’est pourquoi ils ont lancé le Prix Alain Desrosières en 2016.
Le groupe Histoire de la Statistique, des Probabilités et de leurs Usages de la SFdS souhaite profiter de la deuxième édition de ce Prix pour organiser une nouvelle journée de réflexion sur un thème cher à Alain Desrosières : l’histoire des enquêtes statistiques.
À quoi sert l’histoire de la statistique ? Provocatrice pour les historiens, cette question ne l’est pas nécessairement pour les statisticiens : certains peuvent en effet considérer en toute bonne foi que leur métier consistant à mettre en œuvre et améliorer des techniques statistiques, ces dernières évoluent, certes, mais il est peu intéressant de se les rappeler une fois qu’elles sont dépassées...
Ce serait oublier que l’histoire de la statistique n’est pas seulement une affaire de progrès technique linéaire. La statistique dépend d’institutions et de politiques et, à ce titre, est soumise en permanence à des tensions entre différents impératifs et à des rapports de force que les producteurs et utilisateurs d’information statistique doivent comprendre s’ils veulent exercer leur métier ou utiliser ces « données » de façon pertinente.
Comment appréhender ces tensions si l’on ne connaît pas leur origine ni leur évolution ? C’est précisément ce qu’étudie l’histoire de la statistique et c’est la raison pour laquelle elle est utile à tous.

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Programme

9h00-9h30 : Accueil
9h30-10h30 : Les pratiques culturelles à l’ère numérique : l’approche par les enquêtes ménage dépassée ? Loup Wolff, chef du Département des études, de la prospective et des statistiques (service statistique ministériel Culture)
10h30-11h30 : Une histoire des enquêtes de victimation, Renée Zauberman, Directrice de recherche CNRS au Cesdip
11h30-11h45 : Pause
11h45-12h45 : Des enquêtes aux registres de population. Les données statistiques et l’identification des bénéficiaires dans la mise en place d’une protection sociale au Maroc, Boris Samuel, chargé de recherche IRD, au CESSMA / Université Paris Diderot
12h45-14h15 : Pause déjeuner
14h15-15h15 : Homo statisticus. Une histoire des dispositifs de la statistique publique en population générale en France depuis 1950, Thomas Amossé, chercheur au Cnam, Lise, CEET
15h15-16h15 : De « la drogue » aux addictions : une histoire la quantification des usages de substances psychoactives, François Beck, responsable du passage des enquêtes ménages au multimode à l'Insee et chercheur associé au CESP, Faculté de médecine, Université Paris Sud, Faculté de médecine UVSQ, INSERM, Université Paris-Saclay, Villejuif, France
16h15-16h30 : Pause
16h30-17h30 : Remise du Prix Alain Desrosières
 
 
©2024 SFdS
Société Française de Statistique
Institut Henri Poincaré
11 rue Pierre et Marie Curie
75231 Paris cedex 5
Tél. : +33 (0)1 44 27 66 60
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